Les enjeux politiques de l'Eglise en Afrique : contribution à une théologie du politique Léonard Amossou Katchekpele ; préface de René Heyer ; postface de Benjamin Akotia.

"Prix de la fondation de l'université de Strasbourg."

Includes bibliographical references and index.

Pt. 1. L'empire colonial Les héritages politiques -- 1. La colonie. L'initiation de l'Afrique à la modernité -- La colonisation du Togo : l'Afrique dans la modernité -- La colonisation allemande du Togo -- L'idéologie coloniale -- La fabrique de l'État en colonie -- L'État colonial : l'hypothèse du fantôme -- La colonie comme révolution du pouvoir : de l'État en colonie -- La libération impossible : repenser les indépendances -- L'Afrique nouvelle : l'idéologie "recaptive" -- Les Afriques en marge -- La modernité coloniale -- Les balles et le blason -- 2. La postcolonie. Achèvement du projet colonial -- Les savoirs sur l'État postcolonial -- Les théories de la croissance de l'État africain -- Les théories néo-patrimoniales ou la dégénérescence de l'État africain -- Développer l'Afrique : le parachèvement de la colonisation -- Le tragique destin du nègre amélioré -- L'unité nationale : la marque d'une obsession -- La nation n'a pas de prix ou la fabrique des Togolais : le règne d'Eyadéma -- L'anthropologie du développement : la diversité provisoire ou en attendant Godot -- L'État-nation : les ruses de la modernité politique -- Le Togo ethnique -- La thèse de l'Etat-fardeau -- L'État moderne et les communautés -- L'ailleurs et l'hier, le lointain et le révolu -- Pt. 2. L'empire chrétien. L'héritage théologico-politique -- 3. César exégète. Le souverain et le christianisme autorisé -- Le signe perdu dans les nations : la construction laïque de la religion -- A l'ombre du Souverain (1) : la montée de l'État -- À l'ombre du Souverain (2) : la disparition de l'Église -- La construction théologique du séculier : apories de la théologie politique -- Si Dieu n'existe pas... : théologie politique -- L'empire de la sociologie : sur deux héritages wébériens -- Si Dieu n'existe pas... : "Théologie politique" -- Mais où est donc le Père Vandermayer -- 4. L'église et la politique en Afrique. En attendant Constantin -- La théologie politique de condition coloniale -- Le fusil et la Bible : au service du même Évangile -- Le théologico-politique missionnaire -- La théologie politique en contexte postcolonial -- L'Église en Afrique et le désir de développement -- L'Eglise en Afrique et le désir de politique -- L'herméneutique pratique du prépolitique -- Le Togo théologico-politique -- Les présents de l'absent : incertitudes théologiques du pré-politique -- De l'âme et du corps -- Pt. 3. Le roi est nu. La révision des héritages -- 5. Rendre à césar ses présents. La transmutation théologique des valeurs -- Le temporel, le spirituel et l'Église : l'inversion des signes -- Le temporel n'est pas (purement) séculier -- L'Église n'est pas (seulement) mystique -- Christ als Imperator : la mystique est (une) politique -- L'éthique après la sociologie de l'influence -- Le modèle poétique de l'action : le gnosticisme moral -- A. Maclntyre : toute morale suppose une sociologie -- S. Hauerwas : l'Église est une éthique -- Le tour de passe-passe -- 6. L'oratoire comme laboratoire. Vers une ecclésiologie de la modestie -- Liturgie et politique -- La liturgie comme paradigme

La liturgie comme praxis et forme de vie -- La liturgie comme fracture de l'espace-temps -- La liturgie et l'élection -- L'Église : signe levé parmi les nations -- De l'être ou l'ontologie de la paix -- De l'agir ou l'éthique non-souveraine -- De l'être-ensemble ou l'ekklesia, anticipation du Royaume de paix -- L'Église, sourire de Dieu -- Pt. 4. Après l'empire. Repenser l'héritage politique -- 7. L'appétit d'imperium. Sous le signe du Léviathan -- L'État moderne : entre liturgie et anti-liturgie -- De la mécanique à la danse : le paradoxal liturge -- Le tiers-espace comme théâtre liturgique -- L'absolutisme intérieur : e pluribus unum -- Les politiques africaines : déracinement et retour -- Pour en finir avec la tradition -- L'ethnie est une politique -- Habeas corpus : une double hypothèse -- L'État failli ou "la politique du ventre" -- Réclamer le Corps du Christ -- La mémoire, l'oubli... le piano et la sonate -- 8. L'hospitalité. D'une vertu civique -- Pour une théologie du monde par-delà la sécularisation -- L'espace social complexe ou la subsidiarité horizontale -- La théologie du monde comme théologie de l'étrange(r) -- L'hospitalité comme vertu politique : des frontières et de leur transgression -- À partir d'un récit africain : le sorcier et le politique -- A partir d'un récit chrétien -- Problématiser la politique -- Fors une demeure, point d'hospitalité -- L'État sans corps : le politique dans la politique -- L'idole et la différence -- Conclusion. Ni noires. Ni blanches. Radicales -- La complainte -- L'histoire -- La complicité -- La résistance à l'aveu -- L'avenir.

"Il y a des livres qui ont marqué la théologie africaine... La présente contribution à une théologie du politique a de fortes chances de prendre rang parmi les ouvrages qui font virer le débat en en renouvelant les termes. La recherche menée dans ce livre est un exercice au sens plein du terme, une expérience de pensée dont l'audace, dans la pastorale courante, risquerait de choquer ou, pire, de tomber à plat. De quoi s'agit-il donc, sinon de questionner des a priori qui sont loin d'être propres à l'Afrique sur la fonction de l'État et la mission des chrétiens, et de reprendre pied sur l'essentiel : la raison et la foi. Vers quoi nous mène alors la radicalité du propos tenu ? Vers la révision de la théologie politique... L'alliance du trône et de l'autel a donné lieu à deux interprétations qui sont l'avers et le revers l'une de l'autre: ce que Mgr Arquillière a nommé en 1934 "l'augustinisme politique", "la tendance à absorber le droit naturel de l'État dans la justice surnaturelle et le droit ecclésiastique"; mais aussi la justification par l'État de sa légitimité avec l'appui de la force morale de l'Église. Ces ambiguïtés réciproques, ce sont elles que ce livre s'emploie à déchirer. Le pouvoir, l'État, l'empire se comportent comme s'ils étaient les mandants de la puissance divine et exigent à ce titre la coopération de l'Église à moins que ce ne soient des représentants du clergé et des chrétiens troublés qui le comprennent ainsi. Une autre interprétation est-elle possible ? Oui, mais par une Église qui ne chercherait pas la puissance et qui, avec les moyens faibles des témoins de l'Évangile, se ferait accueil et partage."--Page 4 of cover.